Sauvegarder mes données

Je vois souvent apparaître sur Twitter, ou d'autres réseaux sociaux, des appels à retrouver des ordinateurs parce qu'ils contiennent des thèses. Leur propriétaire n'a pas de sauvegarde ?

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Bon, parlons sauvegarde alors.

Sauvegarder mes données

Je vois souvent apparaître sur Twitter, ou d'autres réseaux sociaux, des appels à retrouver des ordinateurs parce qu'ils contiennent des thèses. Leur propriétaire n'a pas de sauvegarde ?

Séparer logiciels et données

Tout d’abord, il faut définir ce qu’on veut sauvegarder. Un ordinateur ou un smartphone contient des données utilisateurs mais aussi des logiciels et leurs fichiers de configuration.

Quand on fait une sauvegarde, on pense, bien sûr, aux données mais on oublie parfois les fichiers de configuration des logiciels. Doit-on les sauvegarder avec les données ?

Et bien, ça dépend des cas.

Images système/points de restauration

Il y a deux cas de figure pour les fichiers de configuration. Soit ils sont valables pour tous les utilisateurs de l’appareil, soit ils ne sont valables que pour un utilisateur uniquement.

Les fichiers de configuration concernant tous les utilisateurs devraient être considérés comme des logiciels et ne pas être compris dans les sauvegardes de données. Il est préférable d’utiliser des outils d’images système et des points de restauration. La technique d’image système permet de réinstaller rapidement un système avec tous les logiciels que vous avez défini sans devoir tout reprendre à zéro. Elle permet aussi d’être distribuée pour être installée sur plusieurs appareils.

Les fichiers de configuration concernant un seul utilisateur devraient être considérés comme de la donnée et sauvegardés de la même manière que les données. Ils ont potentiellement des données personnelles propres à l’utilisateur et ne peuvent donc pas être redistribués comme les images système.

Conserver le minimum de données dans les smartphones

Le deuxième élément à considérer, avant de sauvegarder les données, est l’usage des données dans les smartphones.

La taille de l’espace de stockage dans les smartphones est réduit. Il faut donc un moyen de pouvoir libérer le smartphone des données en trop et les stocker ailleurs.

Mais aussi la probabilité de vol ou de perte d’un smartphone est élevée.

La complexité des sauvegardes est plus forte à cause de l’accès réseau qui est plus aléatoire. Vouloir sauvegarder des données en EDGE reste une illusion.

L’accès réseau est important car il vaut mieux sauvegarder ses données à distance que dans le même appareil pour éviter de les perdre avec l’appareil.

Comment sauvegarder les données ?

Synchronisation

La toute première façon de sauvegarder les données est la synchronisation. C’est la façon la moins sûre, mais la plus dynamique.

La synchronisation, avec un outil comme Nextcloud par exemple, est proche de l’instantané. Cela permet d’avoir une copie de vos données actuelles sur un serveur distant.

Vous pouvez associer un outil de versionnage à cette synchronisation. Avec un versionnage, vous pouvez revenir à une version antérieure de vos fichiers à partir de votre serveur distant.

Ce système est peu sûr car, si vous effacez un fichier sur votre ordinateur ou smartphone, la synchronisation peut l’effacer à distance (ou, du moins, effacer la dernière version en cas de versionnage).

Il offre, par contre, une protection contre la casse de votre système. Si votre ordinateur ou votre smartphone s’éteint d’un coup et ne redémarre plus, vous pouvez récupérer vos fichiers jusqu’à quelques minutes ou même secondes avant la panne.

« Incrément vs full »

En plus de la synchronisation, vous pouvez utiliser un outil de sauvegarde spécifique. Il fonctionne en créant une sauvegarde journalière ou hebdomadaire suivant la façon dont vous le paramétrez. Il charge ces données sur un système distant comme un serveur ou un disque externe. C’est le système présent par défaut dans Windows, macOS avec TimeMachine ou Ubuntu avec Deja-dup.

Ce système est plus sûr que la synchronisation mais il ne permet pas de sauvegarder les données à tout instant. Il sauvegarde les données présentes quand il est actif, donc si vous l’activez à 3 heures du matin tous les jours, il sauvegardera les données à ce moment là. Si un problème survient à 2 heures du matin, et que toutes vos données sont effacées sur votre appareil, vous aurez perdu une journée de données.

Mais il est plus sûr car les fichiers sauvegardés ne sont pas actifs. Si un virus s’est faufilé dans les fichiers, il ne peut pas agir. Si vous effacez un fichier sur votre ordinateur, il ne sera pas effacé dans votre sauvegarde.

Un incrément c’est la différence de fichiers entre l’état actuel du système qu’on sauvegarde et l’état dans lequel était le système à la sauvegarde précédente.

Ce système fonctionne avec une sauvegarde complète de toutes vos données au début (puis un incrément à chaque sauvegarde). Cela permet de gagner de l’espace de stockage et de la vitesse de sauvegarde car il y a beaucoup moins de données à charger sur le système distant.

Attention : si la sauvegarde complète, ou l’un des incréments, est corrompu, les incréments suivants ne fonctionneront plus. Faites des sauvegardes complètes à intervalle régulier (hebdomadairement ou mensuellement).

Sauvegarde froide/archivage

La façon la plus sûre de sauvegarder les données est la sauvegarde froide qui est utilisable aussi pour de l’archivage. Cela consiste à faire une sauvegarde sur des dispositifs sur lesquels la donnée ne peut pas être réécrite.

Vous pouvez graver des DVDs ou utiliser des systèmes de fichiers qui se mettent en lecture seule une fois les données écrites.

Ces dispositifs peuvent être automatisés pour sauvegarder automatiquement vos données mais ils fonctionnent généralement en mode « pull ». C’est à dire que ce n’est pas votre appareil qui leur envoie des données mais eux qui viennent prendre les données. Cela afin de limiter l’accès à ces dispositifs.

C’est le plus sûr, mais aussi le plus complexe à manier.

En dehors de la phase de sauvegarde, les dispositifs sont éteints et ne consomment pas d’énergie.

Comme les données, une fois écrites, ne peuvent pas être effacées c’est utile aussi pour de l’archivage.

Tester la récupération

Il y a une étape à ne pas oublier, une fois la sauvegarde effectuée. La tester.

En effet, si la sauvegarde se corrompt ou s’abîme et devient inutilisable, c’est comme si vous n’aviez rien sauvegardé.

La plupart des outils de sauvegarde ont un système permettant de tester la récupération. Utilisez-le à intervalle régulier.

Sources